Voici donc cet endroit si mystérieux...  Tu es debout, à l'endroit le plus à l'extrême du monde connu. T'arrêtant un instant pour observer, tu ressens tout de même une petite tension. Quelle idée d'y aller seule... personne n'en est revenu. Beaucoup diront qu'ils sont morts ou disparus, mais tu as une autre vision des choses. S'ils ne sont pas revenus, peut-être que c'est parce-qu'ils n'en avaient aucune raison. Qui voudrait retourner dans ce taudis qui vous sert de monde, quand on a trouvé mieux ailleurs ? L'homme est parfois égoïste, et partager ce potentiel paradis avec d'autres n'est pas concevable pour eux. Alors si tu y mets les pieds aussi, peut-être que ton coeur saura garder cet altruisme qui te définit tant, et que tu auras le courage de revenir pour le crier sur les toits.

Et puis même si tu te fais de faux espoir. Il n'est pas exclu que ces nouvelles terres te permettent d'étendre les serres des enfants d'Eden pour pouvoir cultiver encore plus de nourriture pour la collectivité, et éviter davantage de subir la malnutrition fatale d'en Bas. Imaginez un monde prospère, qui n'en aurait plus rien à fiche de ces cruels Aigles Blancs. Ne serait-ce pas magnifique ? Adam s'est opposé à ton projet, te sachant bien trop précieuse pour le groupe. Le dernier deuil est encore lourd pour lui, qui sait les conséquences que pourraient avoir sur lui un deuxième décès.

Tu as conscience que tu lui apportes beaucoup d'inquiétude en faisant ce périple, et qu'il y a un risque de mettre les Enfant d'Eden en mauvaise situation. Mais tu te dis que peut-être, tu pourras trouver de quoi rendre risque négligeable face aux bénéfices. Tu voulais améliorer ce monde, et pour cela, il fallait explorer toutes les possibilités. Tu as discuté longuement avec Adam, sans que lui ne puisse te convaincre, et que toi tu puisses le rassurer. Tu es têtu, il a peur... Tu as alors demander à deux amis du groupe, en qui tu as entière confiance, de bien veiller sur lui et de lui apporter tout le soutien possible. Tu as même promis à l'une d'elle de revenir vite, sain et sauve, et plein de nouvelles idées.

Soupirant longuement, tu tripotes le collier simpliste mais empli de nostalgie, que ta maman t'avait offert à tes 3 ans, pour finalement faire un premier pas dans ce nouveau monde. Celui-ci est désolant, mais tu as l'habitude de ce genre de décor. Observant autour de toi, tu découvres de vieilles bâtisses en ruines, des arbres dans le même état, et une vaste étendue sableuse. Par quoi vas-tu commencer ? Examiner l'arbre de plus près pour potentiellement en tirer des information sur comment fonctionne cette partie de la terre ? Explorer les étendue ? Non... Ton altruisme te pousse à explorer les bâtisses. Qui sait s'il y a encore des personnes vivantes... dans quel état allaient-elles être ? Auraient-ils besoin d'aide ? Pourraient-elle te fournir une myriade d'info ?

C'est décidé... tu réajustes ton sac à dos, et déterminée, tu t'avances vers les ruines.  

Codage par Libella sur Graphiorum

Durant le voyage, plus tu avances, plus tu te fais une réflexion. L'endroit à l'air désert, la nourriture totalement absente, bref c'est comme si la vie n'y était pas possible. Tu pourrais alors rebrousser chemin en concluant que non, il n'est pas possible d'étendre les serre de ton groupe jusqu'ici. Cependant, sur ton chemin, tu croises des oiseaux, des rats, des anciens arbres, etc... et ces animaux doivent bien se nourrir. Tu te dis alors que sous ce tas de sable énorme doit se cacher une lueur d'espoir. Quelques fois aussi tu te sens comme observer. ça te tend un peu, mais pour l'instant, tu te dis que tu dois fabuler. Peut-être la chaleur montante qui te joue des tours.

Tu arrives enfin sur place et tu te sens un brin déçue. Le décor est tout aussi désolant que chez toi, personne ne t'y accueille, tout est effondré et chose étonnante : aucune végétation n'y pousse. À ce demandé vraiment comment les animaux de tout à l'heure réussissent à survivre. Tu fais le tour sans rien trouver de très probant, avant de décider d'enfoncer une porte. Tu trouves ça très bizarre qu'une ville en ruine ait pris le temps de tout verrouiller.

Tu cherches alors une porte déjà un peu délabrée et qui apparemment n'est pas bloquée par des objets de l'intérieur, mais juste verrouillée. En faisant cela, tu espères que le verrou soit assez en ruine pour céder sous ta force. Une fois trouvée, tu poses ton sac un peu sur le côté, tu te recules un peu, te chauffes les muscles tranquillement, puis tu te concentres. Après une petite seconde immobile, tu fonces finalement contre la porte, tentant de l'enfoncer avec ton épaule.

Codage par Libella sur Graphiorum

Cette entreprise ne mène à rien si ce n'est une immense douleur à l'épaule, un gémissement à l'impacte, et une déception. La porte a un peu craqué mais rien de plus. Serrant les dents, tu observes un peu dépité le résultat, massant ton épaule endolorie. Et maintenant, tu fais quoi ? Y-a-t-il vraiment quelque chose à tirer de ce village ? N'aurais-tu pas meilleure temps d'aller voir les arbres desséché de tout à l'heure ?

Alors que tu médites sur la suite des événements, un claquement de porte te fait sursauter. Vive, tu te retournes et tu vois des oiseaux s'envoler... encore ?? Il doit vraiment y avoir de quoi vivre ici, c'est presque évident. Tu t'empresses de récupérer ton sac et cours vers le bruit, espérant y croiser quelqu'un, mais tu ne trouves qu'une porte bruyante. Cependant, celle-ci est ouverte. ça t'évitera de te bousiller l'autre épaule. Tu avances pour y pénétrer quand du coin de l'oeil tu aperçois une vitre brisée dans un bâtiment un peu plus grand. En l'observant un peu plus intensément, tu constates que ça ressemble beaucoup à un magasin.

Tu t'immobilises... par quoi tu commences ? Par les maisons qui t'ont coûté une épaule ? Ou par le centre ? En méditant un peu, tu te dis que dans un bâtiment commercial, la nourriture doit y être un brin concentré. Si tu veux l'étudier, vaut mieux peut-être aller à la source. Faut juste espérer qu'elle soit encore pas trop moisi pour t'être utile... Tu fais la navette entre les deux et finit par choisir le magasin. En gaffant de pas te couper en plus de l'épaule. Pour ça c'est très simple. Vu que tu as rien de fragile dans ton sac, tu te mets à distance respectable pour éviter les projectiles et tu l'envoie dans le décor avec ton bras valide.  

Codage par Libella sur Graphiorum

Plus tu avances dans cet univers à l'abandon, plus tu te sens intriguée et intéressée, comme si tu te disais de plus en plus que ça valait la peine de faire ce voyage. Des milliers de questions fourmillent dans ton esprit. Notamment comment la vie apparemment présente ici a-t-elle pu disparaître ? Est-ce que cela date de la guerre dont résulte l'état du monde aujourd'hui ? Est-ce que ces maisons se sont construites après ? Et dans ce cas... pourquoi tout s'est arrêté ? Et pourquoi des animaux survivent encore par ici ?

Pas après pas, tu as le coeur qui accélère. Un mélange entre l'excitation d'en savoir plus, et la tension de l'inconnu. Quand tu arrives au 2e étage, l'odeur rapide de la décomposition de chair t'arrive au narine. Tu as un haut-le-cœur instantané et un léger vertige. Quelle puanteur. Tu places ta main devant la bouche instinctivement, mais quelque chose cloche. Si l'odeur est encore présente...

Depuis quand sont-ils morts ?

Tu vas d'ailleurs de surprise en surprise, car plus loin, tu découvres quelque chose que tu ne pensais jamais trouvé ici : une âme vivante ! Tu restes très longtemps devant elle, l'observant longuement. Tu as très envie de la réveiller pour lui demander des renseignements, mais tu ne sais pas quelle sera sa réaction. Sa position méditative te rappelle celle que tu pratiques dans ta communauté. Est-ce un niveau au dessus, au point de transcender le temps ?

Tu hésites. Par quoi commencer ? Tu n'y connais rien en nécromancie, impossible pour toi de dater le décès de ces cadavres. Et l'homme, impossible de savoir ce qu'il adviendra si tu le touches. Et s'il meurt par ta faute ? Immobile, tes yeux font la navette. Une dizaine de minutes sont silencieuse, tes yeux observant tout ce qu'ils peuvent, et ton esprit tentant de donner de la cohérence et des réponses à tout cela. Puis tu te décides.

Avançant prudemment vers l'homme en vie, tu tentes de poser délicatement ta main sur lui. Tu ne parles pas, tu ne fais aucun bruit, tes mouvements sont lents et posés.

Codage par Libella sur Graphiorum

Tu as un petit spasm de surprise quand cet homme se met à parler. Ton geste s'immobilise, et après quelques secondes, ta main redescend. Tu découvres alors le visage de ton interlocuteur. Un humain bien banal, exceptés les nombreuses cicatrices sur son visage. C'est vraiment étrange de voir quelqu'un ici, dans ses ruines, vivants et apparemment bien portant. Tu as envie de lui poser la farandole de questions qui parcourt ton esprit, mais tu te retiens pour l'instant. Quand il t'invite à t'asseoir, tu t'exécute, te mettant en tailleur, les mains sur tes cuisses, mais sans fermer les yeux pour méditer.

Excusez-moi, je ne voulais pas vous déranger. Je... je me disais juste que comme tout était en ruine ici, vous deviez être dans une sorte de méditation qui traverse le temps...

Tu le laisses se remettre en position bien poliment, avant de répondre à sa question.

Exactement, je viens du jardin d'Eden, je m'appelle Jade.

Tu as la politesse de le laisser décider s'il compte se présenter ou pas. Tu laisses quelques secondes de battement.

Mais... je peux vous demander où on est ? Et... pourquoi tout est autant désolée par ici ?

Codage par Libella sur Graphiorum

Quelques minutes d'attente c'est long quand c'est silencieux comme présentement. Alors que tu as fini de poser tes questions depuis un bon moment, tu ne détectes aucun mouvement de la part de l'homme que tu as devant toi. Tu finis par te dire qu'il est retourné dans sa méditation et qu'il ne faut plus le déranger. S'il n'a plus envie de te parler que ça, ce serait peut-être impoli d'insister. Tu regardes un peu autour de toi. Il t'a proposé de méditer, mais bien que tu sois friande de ce genre de chose chez toi, tu n'as actuellement pas trop la tête à ça. Surtout que le contexte de ruine et d'odeur de mort qui t'entoure ne s'y prête pas vraiment.

Bon ben ce devait être un faux espoir, il faudra que tu trouves tes réponses toute seule... Tu amorces un mouvement pour te relever et le quitter quand il se remet à parler. Il évoque la rapidité de tes battements cardiaques. Tu t'arrêtes et prête enfin attention à cela. Tellement intriguée par cette endroit, tu en avais presque oublié de t'écouter. Effectivement ton coeur bat un peu vite, transmettant un mélange d'adrénaline, de stress, de curiosité et de plein d'autre chose. Tu te remets assise.

L'homme te donne certaines consignes pour te calmer et tu songes que peut-être c'est sa façon à lui de te donner des réponses, que peut-être par la méditation, tu découvrira toi-même quelques éléments. Tu lui fais donc confiance et te positionnes comme à ton habitude pour méditer. Tu prends une grande inspiration et ferme les yeux. Tu te concentres sur ton rythme respiratoire mais aussi sur tout ce que peut ressentir ton corps. Une brise, un bruit, de la chaleur, tu en prends conscience calmement, de manière neutre.

Tu entends ton nom, suivi d'un petit explicatif sur une pierre éponyme.

Oui Monsieur, j'en ai déjà entendu parler. C'est d'ailleurs en cet honneur que mes parents m'ont offert ce nom. Etant fille unique, j'étais leur petit joyaux.

Tu as un petit sourire nostalgique à cette évocation. Un peu d'émotion négative aussi en pensant à leur, mais tu t'appliques à la laisser couler pour calmer ton mental. Un nouveau court silence s'installe avant qu'il ne se décide à t'en dire un peu plus. C'est encore très léger, mais ça a au moins le mérite de confirmer ce que tu pouvais spéculer. Il y avait de la vie avant ici, et c'est à cause de la guerre que tout a été détruit. Tu ne réponds rien à cela, t'efforçant juste de mémoriser ces nouvelles informations.

Tu te concentres alors sur les questions que lui te pose. Toujours les yeux fermés, tu les trouves très pertinentes et te fait un plaisir d'y répondre.

Je ne possède rien Monsieur, je m'efforce juste de partager les ressources qu'on nous a laissé à tous les habitants. Je fais partie d'une communauté qui travaille tous les jours pour faire pousser de quoi vivre pour tous. Seulement, nos récoltes sont insuffisantes pour venir en aide à tous les habitants. Et je m'étais donc mise en quête de nouvelles terres à cultiver. On m'a dit qu'ici tout était sans espoir, mais maintenant que j'ai vu des animaux vivre et vous être en pleine santé, je suis convaincue que cette partie de la terre a beaucoup de chose à me dévoiler, tant en tant que subsistance que de nourriture intellectuelle.

Codage par Libella sur Graphiorum

Tu esquisses un petit sourire quand il te reprend sur la marque de respect habituel face à un homme qu'on ne connaît pas. Il te laisse le choix d'une autre dénomination, mais tu n'es pas très inspirée pour l'instant. Tu te contentes donc de répondre.

Très bien, je tâcherai d'y penser.

Il continue en te donnant son avis sur ton altruisme. ça te fait du bien de voir qu'apparemment il est sur la même longueur d'onde que toi. Beaucoup soupçonne derrière ce trait de caractère de possible magouille, ou une façon malhonnête d'améliorer ton image. S'ils savaient combien tout cela est faux... D'ailleurs quand ton interlocuteur te parle d'autres terres gardés similaire à tes jardins, cela provoque un drôle de sentiment en toi. Cela confirme que ton voyage a un sens, mais aurais-tu l'audace de t'approprier des terres que d'autres défendent comme toi ? Que dirais-tu si une parfaite inconnue débarquait pour te dire que les jardins d'Eden lui appartiennent désormais ? Tu n'as pas vraiment pensé à ça en venant ici.

Je comprends. Je ne voudrais pas déclencher de guerres de territoire inutiles... Peut-être pourrons-nous nous entendre...

Ce serait vraiment chouette de rencontrer d'autres âmes dévouées comme la vôtre... seulement... l'étaient-elles vraiment autant que vous ? Impossible de le savoir. Mais tu n'as pas vraiment le temps d'y réfléchir plus, car l'homme t'annonce qu'il est littéralement sur les derniers jours de sa vie. Un flash du drame de ta prédécesseure te sort de ta méditation, réinstallant un léger stress en toi.

Vous... vous êtes malade ? Laissez-moi vous aider, je...

Mais il te coupe. Quelque chose approche selon lui. Il ne t'attend pas, et part se cacher. Surprise tu reste immobile une demi seconde, avant de te lever et te mettre derrière une armoire. Tu réalises à ce moment-là que tu n'as pas pris ton bâton avec toi. Quelle idiote...

Un peu tendue, tu observes les environs. Qui est-ce ?